NOUS VOULONS DES VILLAGES VIVANTS ET NON DES MUSÉES ETHNOLOGIQUES

La deuxième phase d'expulsion et de démolition des villages affectés par le barrage d'Itoiz commence le 15 septembre. Cette fois les condamnés à mort sont Artozki et Muniain. Deux villages qui comme les deux précédents sont le reflet d'une vie et d'une culture basée sur le respect de la nature, seule raison de leur existence. La démolition de ces villages et le choix que le pouvoir a fait illustre le modèle de developpement qu'ils veulent nous imposer.

Les belles maisons construites pierre à pierre debout pendant des siècles seront remplacées par des bungalows en béton qui accueilleront un tourisme citadin qui soignera son stress en jouant au golf dans des terrains arrosés avec l'eau du barrage. Le tout construit sur les ruines fantasmagoriques de ce qui fut un lieu plein de vie. Les jardins potagers enrichis au fumier pendant des générations seront remplacés dans la zone sud de Navarre et le littoral méditérranéen par des extensions de monoculture chimique déprédatrices d'eau et de terre privatisées par les multinationales de l'agrobusiness.

La paisible vie de tous les jours de ces villages sera remplacée par le stress, la consommation compulsive et l'individualisme. L'autosuffisance, les rapports communautaires et le respect pour les gens et l'environnement seront substitués par un mode de vie violent et agressif envers l'environnement qui exploite les villages et créent des injustices et des inégalités partout. De tout de qui sera détruit il ne restera que ce qui sera montré aux touristes dans les musées ethnologiques, seuls témoins momifiés de ce passé.

A Cancun, les multinationales et les gouvernements puissants ont conspiré pour éliminer les petits agriculteurs/trices ainsi que des indigènes. Bien qu'ils/elles soient les garants de la souveraineté alimentaire, ils sont considérés comme un véritable problème pour le commerce mondial préoccupé seulement à augmenter les bénéfices d'une minorité condamnant à la famine à des milliers de personnes. En Navarre aussi, les intérêts d'un gouvernement totalitaire et néo-féodale détruit des villages qui sont la garantie du droit d'un pays de produire ses propres aliments et de vivre en harmonie avec la nature, sans besoin d'exploiter qui que se soit.

Le Plan Hydrologique National, duquel dépend de barrage d'Itoiz, va supposer la plus grande catastrophe écologique, économique et sociale de toute l'histoire de l'Etat espagnol. Ceci va augmenter le déséquilibre territorial puisque les zones intérieures seront encore plus abandonnées et les zones du littoral perdront ce qu'il reste de leur mode de vie pour se prostituer au tourisme, cette peste urbanistique et spéculative qui tue à petit feu l'essence même des lieux et des gens.

Nous luttons aussi contre le barrage d'Itoiz parce que c'est une menace de mort pour les habitants qui vivent en aval. Selon un document interne de la Conféderation Hyrographique de l'Ebre les glissements de la mégacouche et les récentes filtrations ne font qu'augmenter le danger. Nous exigeons que la vallée d'Irati continue à vivre avec un développement équilibré entre la nature et sa façon d'être particulière et millénaire que les femmes, les hommes, et la rivière ont su créer entre les montagnes. Nous sommes pour un futur sans intromission, sans imposition, sans condamnation à mort: seules réponses que nous avons reçues venant des bureaux des Uralburus, Aragons (voleurs notoires) des Burgos (voleur aussi qui ont des intérêts évidents dans les hydroélectriques dérivées d'Itoiz) ainsi que les Saenz dont les intérêts particuliers dans la construction du canal sont bien connus. Cet ouvrage est injustifiable car non seulement il saccage Itoiz mais aussi toute la Navarre pour longtemps.

Tous ces personnages se sont entêtés à passer par-dessus tout méprisant les désirs d'Irati d'avoir un futur libre et digne à l'intérieur de Nafarroa. Ils n'ont pas le droit de nous arracher ce qui est à nous et c'est pour cela que nous luttons et nous continuerons à le faire jusqu'à ce que la sagesse s'impose sur leur barbarie de béton et leurs poches sans fond. Nous voulons sauver la rivière Irati pour qu'elle soit toujours en mouvement. Nous voulons des villages et des rivières vivants et pas des momies et des squelettes.

NON A LA DESTRUCTION DES VILLAGES
NON AU REMPLISSAGE DU BARRAGE D'ITOIZ
AMALURRA DEFENDA DEZAGUN
IÑAKI ASKATU

Solidarios con Itoiz